Je veux un livre!!! [pv]

Livia s'ennuyait fermement, seule dans sa chambre. Elle venait de feuilleter quatre fois d'affilées le même magazine. Elle avait l'impression d'étouffer dans sa petite chambre du motel miteux où elle logeait. Elle pensait alors à sa meilleure amie, qu'elle n'avait pas vu depuis plusieurs semaines déjà. Elle commençait d'ailleurs à sérieusement s'inquiéter de son sort. En effet, elle savait que son amie avait tendance à se trouver, un peu trop souvent, dans des situations très dangereuses. Comme aimait à le répéter Livia, son amie Amanda était une très mauvaise chasseuse et, si la blonde n'avait pas été là, elle serait morte au minimum dix fois. Ne s'étaient-elles pas, d'ailleurs, rencontrées, lorsque Livia avat sauvé la jeune femme qui allait se faire tuer par un démon? Voilà leur sujet de plaisanterie préférée!

Agaçée par l'ennuie qui la gagnait, Livia envoya valser le magazine qu'elle avait toujours dans les mains. Elle était seule dans sa petite chambre, avec pour seule compagnie un magazine vieux de trois semaines. N'était-ce pas des plus déprimant? Lâchant un soupir à fendre l'âme, Livia qui était couchée sur son lit, roula sur elle même pour se retrouver sur le dos, face au plafond...blanc, sans aucun intêrét. Laissant son esprit vagabonder librement, la blonde pensa à Ben, le frère de sa meilleure amie. Sa présence lui manquait tout autant que celle de sa soeur de coeur. C'était terrible comme situation. Avoir des personnes aussi indispensables...mais pas présentes.

Livia décida, sur un coup de tête, de sortir,quitter ce motel, pour se trouver de la lecture un peu plus intéressante que ce magazine racontant que Brad et Angelina venaient d'adopter leur enième gosse. Non mais sérieux, qu'est-ce qu'on s'en fout qu'ils soient en train de monter une équipe de foot ! Il était pas loin de vingt et une heures, mais cela ne découragea pas Livia. Elle avait encore une demie heure pour se rendre à la bibliothèque et emprunter un livre, avant qu'elle ne ferme ses portes pour la nuit. Pourtant, lorsqu'elle mit pied dehors, la jeune femme se sentit légèrement moins rassurée, en découvrant qu'il faisait déjà nuit noire. Idée stupide ! Mais, peu désireuse, de passer de nouvelles heures à ne rien faire d'autre que de déprimer sur sa solitude, Livia prit son courage à deux mains et s'aventura dans les rues sombres de la ville.

Heureusement, la bibliothéque ne se trouvait pas loin du motel. C'est pourquoi, Livia ne mit pas longtemps à l'atteindre. Lorqu'elle pénétra dans le bâtiment, elle se sentit, tout d'abord, soulagée et quelque peu rassurée. Mais, en découvrant que la seule personne présente, à part elle, était la biliothéquaire, elle se sentit bien moins rassurée. L'immense bibliothéque était très faiblement éclairée et cela augmentait le côté légèrement effrayant de la situation. Lâchant un gros soupir pour se donner du courage, Livia salua la femme qui se trouvait derrière son bureau et se perdit parmi les hautes étagères. C'était décidé, Livia ferait vite. Elle prendrait un livre au hasard et filerait en quatrième vitesse de cet endroit vide. Arrivée tout au bout de la bibliothéque, Livia s'apprétait à prendre un livre sur une étagère lorsqu'il lui sembla entendre un bruit. Elle perçut nettement une présence non loin d'elle.Un frisson parcourut son échine. Lâchant un nouveau soupir, Livia se rassura en se disant qu'elle s'imaginait des trucs...n'importe quoi!

Il y a quelqu'un?

Lora était dans sa période de doute, elle se posait des questions sur sa nature, sur ses confrères et sur les démons en général. Comme plusieurs fois auparavant elle se demandait si ce qu’elle faisait était juste, si elle avait suivit la bonne voie et si elle ne faisait pas une grosse erreur en se comportant ainsi, avait-elle vraiment raison d’être passé du bon côté ? Elle savait qu’elle risquait sa vie mais elle se sentait bien de se comportait ainsi, elle avait l’impression d’être utile, et puis elle detestait les autres vampires alors pourquoi resterait-elle avec eux ? Elle préferait largement les humains à eux.

Depuis un certain temps elle avait établit domicile dans cette forêt, personne ne venait jamais et cela lui permettait de réfléchir, mais ce soir là elle se sentait etouffer, cette solitude commençait à lui taper sur le système, car malgré tout ce qu’elle pouvait dire elle n’aimait pas être seule, ça la déprimait plus qu’autre chose, il fallait qu’elle change d’air, qu’elle voit du monde, qu’elle respire l’air de la ville, qu’elle voit du monde, elle voulait voir qu’elle n’était pas seule.

Elle aimait bien regarder les humains, les voir se comporter entre eux, étudier leurs réactions face à tel ou tel événement, elle se demandait d’ailleurs comment ils réagiraient si elle leur disait là maintenant qu’elle était un vampire. Cette idée la fit sourire mais ça personne ne devait jamais le savoir, c’était son secret à elle, son secret mais aussi son fardeau, qu’elle devait porter seule.

La nuit qui tombait l’apaisa quelque peu, elle se sentait protégée, loin des autres, en communion avec l’inconnu, elle ferma un instant les yeux et apprécia la douceur du vent sur sa peau nue, elle offrait son visage à la lune, elle pouvait voir son sourire derrière ses paupières fermées et elle lui souria en retour. Elle savait que les gens autour d’elle la regardaient bizarrement mais elle s’en fichait, pour l’instant elle était seule et elle partageait son secret avec la lune, elle savait que elle seule ne la jugerait jamais. Elle ne regardait pas vraiment où elle allait, elle se laissait guider par ses pas, elle ne craignait pas de heurter quelqu’un ou de tomber car son instinct de vampire était infaillible, elle déambulait comme un somnambule sur un fil, son destin ne lui appartenait plus vraiment mais elle se fichait de ce qu’il pouvait se passer après

Quand elle regarda autour d’elle elle vit qu’elle se trouvait devant la bibliothèque municipale, sans vraiment réfléchir elle monta les marches du perron, après tout elle avait encore toute la nuit devant elle. Elle poussa les grandes portes en bois et entra. A l’intérieur régnait l’obscurité, mais ses yeux de vampires voyaient ce que le commun des mortels n’aurait jamais vu sans lumière. L’endroit était presque vide, elle ne vit qu’une femme petite et replette dont les lunettes vertes brillaient dans la nuit, Lora se déplaçait tellement silencieusement qu’elle ne s’apperçut même pas de sa présence. De son pas léger et dansant, elle parcourut les rayonnages sans vraiment savoir ce qu’elle cherchait, du bout des doigts elle caressait la couverture des livres, appreciant la texture à la fois froide et douce de la couverture contre sa peau.

Un livre attira soudain son regard, elle s’en saisit doucement mais le frottement du cuir raisonna dans toute la pièce. C’est alors qu’elle vit de loin une personne sursauter brusquement et demander qui était là, elle ne répondit pas et hésita même à se montrer. Sans faire de bruit elle s’approcha et se montra à l’inconnu, c’était en réalité une jeune femme blonde qui scrutait l’obscurité prête à voir un monstre surgir, elle n’avait peut être pas tord. Lora la regarda pendant quelques secondes mais elle n’avait visiblement pas sa place ici et elle n’allait pas engager la conversation avec une parfaite inconnue, elle ne savait pas vraiment à qui elle avait à faire.

Désolée je ne voulais pas vous faire peur, je m’en vais.

Elle lui fit un petit sourire timide et tourna les talons.

Livia essayait toujours, vainement, de voir la cause de son effroi. Elle était toujours figée par la peur et elle avait froid. Elle était glacée jusqu’au sang à vrai dire. Finalement, après un cours instant bien que ça parut durer fort longtemps aux yeux de la blondes, une jeune femme apparut dans son champ de vision, non loin d’elle. Celle-ci était d’une grande beauté. Elle semblait à la fois très mûre et très jeune. Curieux comme impression. Sans trop savoir comment et pourquoi, Livia comprit. Elle comprit, au premier coup d’œil, que la jeune femme était un vampire. Elle en avait déjà vu à plusieurs reprises et savait par conséquent, les reconnaître ?

Etrangement, Livia se détendit et sembla rassurer de voir que, la cause de son effroi était cette personne. Bon, peu de personnes auraient été rassurées de voir débarquer un vampire, alors qu’elles se trouvaient seules, dans une immense bibliothèque mal éclairée avec pour seule autre personne présente, une vieille bibliothécaire qui, en cas de danger, ne serait d’aucun secours. Pourtant, tel fut le cas. Livia se sentit mieux en la voyant. Elle eut même un léger sourire d’autodérision. Et dire qu’elle avait eut affreusement peur ! Bientôt, la jeune femme-vampire, s’excusa de lui avoir fait peur et tourna les talons, dans le but de partir.

Réagissant instinctivement, Livia la rappela. Bien qu’elle ne sache d’où lui venait cette certitude, la blonde était persuadée que la vampire était une personne bien, qui ne lui ferait aucun mal. Et son départ, confirmait ce doute. Comme si elle s’en voulait vraiment d’avoir fait peur à Livia, comme si elle regrettait amèrement sa condition de vampire. Ce qui était très certainement le cas. Elle n’avait, sans doute, jamais demandé à être transformée en vampire. Livia se demandait ce qu’elle aurait fait, elle-même si elle avait été transformée. Elle se demandait aussi, si c’était dur de refuser d’être un monstre sanguinolent. La blonde repoussa ses pensées stupides pour revenir au présent, où elle était une simple sorcière.

Non attendez !

Pour une fois que Livia avait de la compagnie, elle ne pouvait décemment pas la laisser partir comme cela. Même s’il s’agissait d’une vampire. Et puis, qu’est-ce que ça changeait ? Rien, absolument rien ! Surtout si, comme elle commençait à s’en douter, la vampire en question, œuvrait pour le bien, tout comme elle et les chasseurs. En pensant aux chasseurs…comment voyaient-ils le fait qu’un vampire œuvre pour la même cause qu’eux ? Certainement que la jeune femme n’était pas assez stupide pour le leur montrer. Car, à coup sûr, ces idiots l’aurait tué sans prendre le temps de réfléchir.

Ce n’est pas vous qui m’avez fais peur mais la situation. En fait, je me suis un peu monté le bourrichon. Ajouta Livia en souriant.

La jeune femme était une coriace et, elle n'aurait pas peur d'une gentille vampire ! Non mais oh ! Et puis dans le pire des cas, elle se faisait vider de son sang sur place. Où étaitle problème? Ca arrivait de plus en plus ces derniers temps. Alors une Livia de plus ou de moins, ça passerait sans nul doute inaperçu.

La jeune blonde semblait s’être ressaisit assez rapidement, comme si Lora n’était pas le premier vampire qu’elle rencontrait ; celle-ci fronça les sourcils, surprise, était-elle un chasseur ? Peut importait elle était une humaine et elle n’avait rien à faire avec elle, elle allait encore lui faire peur, cependant la jeune blonde ne se laissa pas démonter et la retint même de partir. A quoi jouait-elle ? Puisque vraisemblablement elle savait qui elle était, mais elle ne pensait pas que ce pu être un piège, elle semblait véritablement sincère, le regard des humains ne les trahissait jamais et Lora avait appris à les étudier au fur et à mesure des années passées parmi eux.

Elle remarqua que la blonde essayait de mieux l’apercevoir, mais Lora hésitait à lui donner satisfaction, la faible lumière mettait déjà trop en avant la pâleur de sa peau et l’étrange couleur de ses yeux. Cependant voir enfin son interlocuteur sembla rassurer la blonde, comme si elle se disait qu’elle n’était qu’une jeune fille et que vampire ou pas vampire elle ne risquait pas grand-chose.

La façon dont la jeune humaine la mettait mal à l’aise, elle se sentait comme un insecte sous un microscope, étudier, alors que d’habitude c’était elle qui étudiait les autres. Ce revirement de situation ne lui plaisait pas trop. Mais le regard de la jeune femme n’avait rien de méchant, seule de la curiosité l’animait, une certaine compassion aussi, comme si elle savait tous les tourments qui la torturaient, toutes les questions qu’elle se posait, oui on aurait dit qu’elle savait. Qui qu’elle soit, elle la regardait comme si elle était normale, comme si elle n’avait pas de croc, comme si elle était quelqu’un de bien ; elle ne s’était pas sentit comme ça depuis longtemps, elle se serait sentit presque humaine.

Si vous voulez, mais vous comptez vraiment rester dans une bibliothèque à moitié vide avec pour seule compagnie un vampire ? Vous êtes étrange.

Pour ne pas vexer l’humaine elle ponctua ces paroles d’un sourire timide mais sincère. Lora avait l’impression que l’humaine se sentait seule, qu’elle cherchait la compagnie, mais de là à réclamer la compagnie d’un vampire, elle devait vraiment se sentir seule. Elle se mit à se poser des questions sur la vie de la jeune femme, qu’est-ce qu’elle faisait dans la vie, quelles étaient ses passions, est-ce qu’elle avait des amis, et qu’est-ce qu’elle faisait dans une bibliothèque en pleine nuit ?

La jolie humaine lui dit que ce n’était pas elle qui lui avait fait peur mais la situation, qu’elle était un peu trop nerveuse.

Désolée de vous dire ça, mais être dans une bibliothèque en pleine nuit n’est pas vraiment un endroit rassurant pour une humaine seule, je ne sais pas si vous avez idée de ce que l’obscurité peut cacher.

Cependant, Lora se disait que l'humaine semblait pourtant avoir une vague d'idée de ce à quoi elle faisait allusion.

Bien sûr, ce n’était pas la première fois que Livia se retrouvait face à un vampire. Loin de là même. Habituellement, lorsqu’elle les rencontrait, ils tentaient de la tuer alors, elle devait les tuer avant qu’ils n’en n’aient le temps. Mais ce vampire là, semblait différente. En effet, est-ce qu’un mauvais vampire serait sorti de l’ombre, presque timidement, en voyant qu’une jeune femme avait eu peur à cause de la présence qu’elle sentait non loin d’elle ? Non en toute logique, un mauvais vampire l’aurait attaqué sans prendre le temps de réfléchir à qui il avait à faire.

Livia se sentait quelque peu frustrée de voir que le vampire présent, là en face d’elle, restait quelque peu en retrais et visiblement, elle était craintive. Mais que craignait-elle au juste ? D’être tuée par Livia ? Non certainement pas ! Jamais un vampire ne pourrait penser être plus faible qu’une pauvre petite humaine comme Livia. Ou alors, elle était persuadée de faire peur à la jeune femme ? Oui peut-être avait-elle beaucoup de mal à accepter sa condition de vampire…non en fait c’était sûr ! Alors, elle pensait faire vraiment peur à Livia. Ce qui n’était pas le cas mais elle devait vraiment le penser.

La blonde, ne pouvait s’empêcher d’être curieuse au sujet de ce vampire qui lui faisait face. Elle était fascinée par sa façon d’être. Enfin, du fait qu’elle refusait fermement sa condition de vampire et qu’elle semblait plutôt bien réussir. C’était la première dans ce cas là, qu’elle rencontrait et elle trouvait cela franchement merveilleux et elle aurait beaucoup aimé en savoir plus à son sujet. Seulement, la jeune vampire, enfin elle ne savait pas son âge hein !, ne semblait pas du tout réceptive. Peut-être refuserait-elle de parler d’elle-même à une inconnue. Soit ! Alors Livia garderait sa curiosité dans sa poche et n’aborderait pas le sujet.

Oui on me le dit souvent.Répondit la jeune sorcière en souriant, quand la vampire lui dit qu’elle était étrange.En fait pour être honnête vous me semblez être…différente. Et je ne pense pas me tromper.

Livia pouvez passer pour une véritable cinglée mais elle s’en fichait comme d’une guigne. En fait, elle n’en n’avait totalement rien à fiche de l’avis des gens sur sa santé mentale et autre du même genre. On pouvait penser ce qu’on voulait d’elle, elle n’y prêtait pas attention. Du moins, c’est ce qu’elle pensait car dans le fond, quelque chose lui posait problème. Comme un poids sur ses frêles épaules. Elle n’aimait pas du tout le fait d’avoir des pouvoirs et d’être une sorcière. Elle avait souvent l’impression d’être un monstre lorsqu’elle utilisait ses pouvoirs. Parfois, elle aurait tellement aimé être une humaine tout à fait normal et simple. Alors, elle pouvait comprendre, même un tout petit peu, ce que ressentait la vampire.

Un léger rire franchit les livres de Livia lorsque la vampire mentionna ce que pouvait cacher l’obscurité. Bien sûr qu’elle le savait et visiblement, bien qu’ayant prononcé ces paroles, la vampire semblait se doutait que Livia savait. Après tout, n’avait-elle pas vu au premier coup d’œil qu’elle était un vampire ? N’était-ce pas la preuve qu’elle savait beaucoup de choses ? Qu’elle connaissait parfaitement l’existence des démons et autres ? Mais surtout, qu’elle savait pour tout ce qui se passait en ce moment, les démons qui étaient plus présents que jamais par exemple ?

Bien sûr que je le sais mais on est plus en sécurité nulle part alors bon…que je sois ici ou dans une chambre close ne change rien.

Plus Lora observait la jeune blonde plus elle la trouvait étrange, son comportement indiquait qu'elle n'était pas vraiment une humaine comme les autres, elle se demanda si d'ailleurs elle ne faisait pas partie de ces chasseurs. Elle fronça les sourcils, mais la jeune femme ne semblait pas hostile à sa présence, n'importe qui se serait enfui ou au contraire aurait sortit ses armes, mais elle se contentait de la regarder avec un petit sourire comme pour la mettre à l'aise. Mais Lora restait dans l'ombre, qui lui disait que la jeune femme n'avait pas d'armes planquées sous sa veste, rien ne l'empêcherait de la tuer ici, la bibliothèque était déserte et plongée dans le noir. Que demandez de plus?

Mais non la jeune femme blonde lui inspirait confiance, quelque chose dans son regard et dans son visage lui donnait envie de la croire, ce qui n'était pas souvent le cas avec les personnes comme elle, et d'ordinaire elle préférait rester en retrait par rapport à elles. Pour elle l'obscurité était comme une protection, un refuge, mais dans le regard de la jeune blonde elle devina que cela ne lui plaisait pas beaucoup, peut être préfétait-elle savoir à qui elle s'adressait, la voir pour se rassurer sur ses intentions. Elle comprennait parfaitement cette réaction, elle fit un pas vers la jeune humaine, ppour que celle-ci la voit mais n'avança pas plus, quelque chose l'empêchait de s'approcher plus, elle préférait laisser une distance de sécurité entre elles.

Mais la vérité c'était que la jeune femme semblait bien trop inoffensive pour être un redoutable chasseur, Lora était certaine qu'elle avait déjà rencontré des vampires, elle en avait même certainement tuer plusieurs mais elle ne faisait preuve d'aucune violence envers elle. La douceur et la candeur imprimées dans ses traits lui prouvaient qu'elle n'ouvrirait pas les hostilités. Et d'ailleurs ses paroles confirmèrent ce que Lora pensait, celle-ci fut surprise de l'entendre dire qu'elle savait qu'elle était différente et qu'elle ne pensait pas se tromper. Comment pouvait-elle dire ça? Elle ne savait rien d'elle, strictement rien.

Comment pouvez-vous en être si certaine? On m'a toujours dit que les vampires étaient tous les mêmes. Mais peut être avez vous raison oui, du moins je voudrais être différente, je le voudrais tellement.

Prise dans son récit elle brisa les dernières distances de sécurité, elle prit place à la petite table où était assise l'humaine quelques minutes auparavant et la regarda droit dans les yeux.

Bien sûr que vous connaissez le surnaturel, peu de gens aurait fait attention à ma présence, en un simple regard il est difficile pour un humain ignorant de reconnaître un vampire si il n'en a jamais croisé un auparavant. Mais vous n'êtes pas une humaine comme les autres n'est-ce pas? Je doute cependant qu'un chasseur m'aurait laissé vivre, persuadé que je soit différente ou non.

Lora faisait la conversation toute seule mais elle s'en fichait, ce soir elle ne voulait pas être toute seule et pour une fois que quelqu'un lui laissait la vie sauve elle voulait en profiter, et puis cette jeune femme l'intriguait, elle avait l'air...spéciale et elle la trouvait interessante.

Livia voyait bien que la vampire restait quelque peu inquiète à son sujet ou du moins, dubitative. Elle semblait ne pas comprendre la réaction de la jeune femme. Sans doute était-elle habituée à ce que tout le monde la craigne ou bien que ceux qui la reconnaissent, souhaitent la tuer. Oui, ce devait être le cas. Il était plus que probable que toutes les personnes en mesure de voir en elle un vampire, devaient être ceux qui avaient pour « mission » de tuer les vampires et les démons. C'est-à-dire les chasseurs, la plupart du temps. Peut-être parfois des sorciers aussi mais, cela devait être fort rare. En effet, peu de sorciers décidaient d’unir leurs forces à celles des chasseurs. Ils préféraient, généralement, rester neutres ou vivre comme de simples humains. Mais cela dépendait totalement des personnes elles mêmes, de leur caractère. Livia avait fait ce choix d’elle-même. Personne ne lui avait dit d’aider les chasseurs comme elle le faisait. Et puis cela lui avait permit de faire des rencontres. N’était-ce pas un mal pour un bien ? A ses yeux si, en tout cas.

La vampire devait se demander pourquoi Livia agissait ainsi. En tout cas, c’est ce que pensait Livia. En effet, elle ne devait pas croiser beaucoup de personnes qui voyaient en elle un vampire, bon de surcroit. Et les rares personnes qui y parvenaient, devaient être des chasseurs qui n’hésitaient pas à l’attaquer, dans le but de la tuer, comme tout vampire. Bien qu’étant une sorcière qui aidait les chasseurs, Livia avait un tempérament calme, qui faisait qu’elle ne sautait pas à la gorge de quelqu’un, sous prétexte qu’il lui paraissait suspect ou tout simplement parce qu’il s’agissait d’un démon ou d’un vampire. Elle préférait laisser le bénéfice du doute et attendre d’être sûr que la personne en face d’elle était mauvaise, avant d’agir. Et ce soir là, elle pouvait constater que c’était un excellent choix. Si elle avait agit sur un coup de tête, elle aurait fait une grave erreur puisque le vampire en face d’elle, apparaissait plutôt gentil. Enfin gentil…c’était un bien grand mot et il était trop tôt pour en être absolument sûr.

Toutefois, le fait que la vampire restait dans l’ombre, gênait quelque peu Livia qui aurait bien aimé voir le visage de la « personne » à qui elle s’adressait. Elle ne comprenait d’ailleurs pas pourquoi elle continuait de se cacher ainsi, à son regard. Après tout, si une personne était en droit d’avoir peur en cet instant, c’était bien elle, Livia. Après tout, n’était-elle pas totalement désarmée, face à un vampire qui avait mille façons de la tuer ? Mais Livia garda son calme et sa patience. Elle pouvait tenter de se mettre à la place d’un vampire. Du moins, de comprendre. Elle pouvait comprendre, par exemple, le fait que ce devait être dur de vivre en tant que vampire, bon. En effet, les gens devaient se méfier, à tort, lorsqu’ils ne connaissaient ou ne comprenaient pas. Car bien qu’étant bon, un vampire avait toujours un petit quelque chose qui effrayait les pauvres et frêles humains.

Si vous n’étiez pas différente, vous m’auriez déjà tué...

Si Livia était téméraire ? Il fallait croire que oui. D’ordinaire, elle n’aurait aps agit ainsi. Surtout face à un vampire. Mais elle semblait réellement différente et elle souhaitait, pour la première fois, vraiment y croire. Car cela changeait absolument tout. Bon après ça pouvait relever de la science mais les scientifiques étaient tous des incapables qui ne connaissaient toujours pas l’existence des vampires, des sorciers, des démons et de toutes ces choses qui sortaient de l’ordinaire. Bref, à ses yeux, si un vampire que l’on pouvait qualifier de bon, existait, eh bien cela voulait dire que c’était possible…oui logique…Bref ça ne tournait pas vraiment rond dans la tête de la blonde, il faudrait lui pardonner son petit écart de pensées logiques mais stupides et inutiles. Enfin, la vampire s’approcha et vint s’asseoir à la table de Livia. Celle-ci en fut heureuse et quelque peu soulagée. Ainsi, elle se sentait plus d’égale à égale avec elle et cela prouvait que la vampire lui faisait, un minimum, confiance. C’était déjà un bon point.

En effet je ne suis pas une humaine…ordinaire…En fait je suis…une sorcière et j’ai pris l’habitude d’aider certains chasseurs.Répondit Livia en faisant une petite grimace, tant elle détestait sa condition, sans doute autant que la vampire détestait la sienne.